La Conférence canadienne sur la santé mondiale (CCGH) 2025, rendez-vous annuel incontournable réunissant une diversité de leaders, chercheurs, praticiens et acteurs du développement issus de plus de quarante pays, a ouvert ses portes du 24 au 28 octobre à Halifax, en Nouvelle-Écosse, ainsi qu’en ligne. Organisée par l’Association canadienne pour la santé mondiale (CAGH), cette plateforme de dialogue inclusif et de collaboration interdisciplinaire constitue un espace privilégié pour discuter des enjeux critiques liés à la santé globale, tels que la préparation aux pandémies, la résilience face au changement climatique, le renforcement des systèmes de santé et la décolonisation des approches en santé mondiale.

Parmi les contributions remarquables cette année, celle du Centre Régional de Surveillance et de Contrôle des Maladies (CRSCM) de la CEDEAO se distingue par la soumission de quatre articles de haute qualité, tous acceptés pour présentation lors de la conférence. Ces travaux témoignent de l’engagement du CRSCM dans le renforcement des capacités régionales en matière de gestion des crises sanitaires et de surveillance épidémiologique, tout en valorisant la contribution de la région dans le débat mondial sur la santé.

Une reconnaissance scientifique et stratégique

Les quatre contributions du CRSCM abordent des enjeux fondamentaux pour la région de la CEDEAO et illustrent la montée en crédibilité de ses acteurs dans la sphère internationale. Elles incluent :

– Renforcer la sécurité sanitaire régionale de la CEDEAO : faire progresser la surveillance, la préparation et la réponse aux épidémies émergentes.
– Évaluation de la préparation des laboratoires pour la réponse au Mpox dans la région ECOWAS : résultats préliminaires d’une enquête multisectorielle.
– De la fragmentation à l’intégration : renforcer la surveillance numérique des maladies dans la région de la CEDEAO.
– Une réponse régionale unifiée face aux menaces sanitaires émergentes : comment la stratégie coordonnée de la CEDEAO a atténué l’épidémie de Mpox en 2024 en Afrique de l’Ouest.

Ces propositions, sélectionnées via un processus d’évaluation rigoureux et compétitif, démontrent la pertinence, la rigueur scientifique et la maturité stratégique des travaux conduits par le CRSCM. Elles soulignent également le rôle croissant de la CEDEAO dans la définition et la mise en œuvre de politiques sanitaires régionales, renforçant la position de l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS) en tant qu’acteur central dans la lutte contre les menaces sanitaires.

Une plateforme d’impact et d’influence

Au-delà de leur dimension académique, ces contributions participent à l’élaboration de stratégies régionales concrètes pour la gestion des épidémies et la surveillance des maladies. La participation du CRSCM à la CCGH permet de donner une visibilité critique aux efforts régionaux, d’établir des partenariats stratégiques, d’engager un dialogue avec des donateurs, et d’influencer l’agenda mondial en matière de santé publique.

En intégrant cette plateforme internationale, la région de la CEDEAO se positionne davantage dans la sphère globale, mettant en avant ses expériences, ses succès, mais aussi ses défis, notamment dans la gestion des crises sanitaires comme l’épidémie de Mpox. La conférence constitue aussi une opportunité pour défendre des réformes politiques, partager des leçons du terrain et renforcer la coopération avec des institutions canadiennes et internationales engagées dans la promotion de la santé mondiale.

Une étape clé pour l’avenir

Ce succès du CRSCM lors de la CCGH 2025 ne se limite pas à la reconnaissance scientifique : il représente une étape essentielle dans la consolidation de la souveraineté sanitaire de la région ouest-africaine. Il témoigne de la montée en puissance de la région dans le dialogue international, grâce à des travaux de recherche appliquée, à la collaboration multisectorielle et à une vision stratégique partagée.

En conclusion, la participation du CRSCM à la CCGH 2025 illustre la vitalité et la crédibilité croissante des efforts régionaux de surveillance et de contrôle des maladies de la CEDEAO. Elle ouvre des perspectives nouvelles pour renforcer la résilience sanitaire, améliorer la coordination des réponses et, in fine, contribuer à une santé plus équitable, plus forte et plus résiliente dans la région ouest-africaine face aux défis du XXIe siècle.

Christ Yoann pour ICI1FO