Au quartier Grand Gbapleu dans la ville de Man, une scène macabre a bouleversé la localité ce dimanche 08 juin 2025. En fin d’après-midi, aux alentours de 17 heures, un jeune coiffeur du quartier Maroc, nommé T E, âgé de 25 ans, a ôté la vie à son propre père, Tokpa Benoît, 69 ans, à coups de hache et de couteau. Le drame s’est déroulé dans l’intimité du domicile familial, sous les yeux médusés de quelques voisins impuissants.
L’alerte est venue d’un appel anonyme reçu par la Brigade de Recherches et d’Intervention (BRI) de Man. Selon le le chef de service de la BRI, cet appel signalait une agression violente par un fils sur son père, à coups d’armes blanches. Immédiatement, les agents de la BRI se sont rendus sur les lieux, pendant que les sapeurs-pompiers tentaient, en vain, de sauver la victime.
Le commissaire de police N’Da Ahoussi Martin, qui a dirigé l’enquête, décrit une intervention rapide et coordonnée : « Dès l’appel reçu, nos équipes, composées de quatre officiers se sont déployées sur le terrain. Après deux heures de recherches, l’auteur présumé a été interpellé alors qu’il tentait de se dissimuler non loin du quartier.»
Placé en garde à vue, T E a reconnu sans détour les faits. Selon ses déclarations, le différend avec son père était ancien, marqué par un rejet qu’il dit avoir toujours ressenti. Ce dimanche-là, il affirme avoir consommé du cannabis et du tramadol en ville, avant de rentrer affamé au domicile familial.
« En voyant son père manger du riz, il a voulu se joindre à lui. Mais ce dernier aurait refusé avec véhémence, le couvrant d’injures », rapporte une source proche de l’enquête. Sous l’effet des stupéfiants et de la colère, T E s’est saisi d’une hache près de la cuisine et a frappé son père à la tête. Après l’avoir mis au sol, il a pris un couteau pour l’achever.
Le plus troublant reste l’attitude du mis en cause au moment de son interrogatoire. Il a déclaré ne ressentir « aucun regret » pour son acte. Pire, il a demandé à ce que plus aucun membre de sa famille n’entre en contact avec lui. « Il dit que son père ne l’a jamais considéré comme un fils », souligne un agent interrogé sous couvert d’anonymat.
L’arme du crime, une hache, a été retrouvée et mise sous scellé. Le corps de la victime, quant à lui, a été évacué par les pompiers pour être transféré à la morgue du Centre hospitalier régional de Man. Le choc est immense dans le quartier Grand Gbapleu, où Tokpa Benoît, planteur et père de trois enfants, était connu pour sa discrétion.
« C’est une tragédie. On ne comprend pas. Ils vivaient ensemble, on les voyait souvent… Mais de là à imaginer cela…», témoigne une voisine, la voix tremblante. Certains habitants pointent du doigt la montée de la consommation de drogues chez les jeunes, notamment le tramadol, dont les effets sont souvent destructeurs.
Du côté des autorités policières, ICI1FO apprend que le commissaire N’da Ahoussi reste ferme : « C’est un acte grave, un crime odieux. Aucune justification ne peut excuser le meurtre d’un père par son propre fils. Nous avons transmis le dossier au parquet pour que justice soit rendue. »
L’affaire a été officiellement requalifiée en parricide, l’un des crimes les plus sévèrement punis par le Code pénal ivoirien. T E a été conduit devant le parquet de Man pour y répondre de ses actes. Il risque la prison à vie.
Christ Yoann pour ICI1FO
