ICI1FO.COM c’est plus de 500 000 visites !
Valentine Strasser est devenu le plus jeune chef d’État du monde en 1992 lorsqu’il a pris le pouvoir en Sierra Leone, trois jours après son 25e anniversaire. Le capitaine Strasser était l’un des principaux membres d’un groupe de six jeunes officiers qui ont chassé le président Joseph Saidu Momoh du pouvoir le 29 avril 1992, lors d’un coup d’État militaire.
Ils ont créé une junte militaire appelée Conseil national provisoire de gouvernement (NPRC).
Le jeune officier militaire, né le 26 avril 1967 à Freetown, en Sierra Leone, n’avait probablement jamais imaginé être le plus jeune dirigeant du monde et le président fondateur de la NPRC à 25 ans. Les événements qui se sont déroulés lui ont offert ces énormes possibilités.
Le jeune et ambitieux Valentine Strasser avait alors été envoyé en mission dans le district de Kailahun, dans l’est du pays, pour faire face à une rébellion et à une insurrection menée par un ancien caporal de l’armée qui luttait contre le gouvernement légitime de Momoh.
Alors que la bataille faisait rage, ICI1FO.COM apprend que Valentine Strasser et ses collègues soldats se sont retrouvés à court d’équipements comme des bottes. Les soldats n’ont jamais reçu leurs salaires à temps et leur bien-être ne figurait pas en tête de liste des priorités du gouvernement.
Leurs nombreux appels au gouvernement sierra-léonais pour obtenir ces équipements sont tombés dans de sourdes oreilles.
Le 29 avril 1992, Strasser a conduit une équipe de jeunes soldats à marcher en tenue de combat de Kailahun à la Maison de l’État pour protester contre leurs conditions de travail.
L’apparition des soldats dans la capitale a choqué plus d’un, le président Momoh ayant même été contraint de fuir le pays pour s’exiler à Conakry, la capitale guinéenne.
Cela a créé un vide au pouvoir, et Valentine Strasser et ses hommes en ont profité pour prendre les rênes du pays. Ils ont formé la NPRC et faire de Strasser le président de la République.
Le 29 décembre 1992, à la suite d’une tentative de coup d’État contre lui, il fait exécuter 26 militaires soupçonnés de rébellion.
À la suite de pressions internationales, il annonce, en octobre 1993, l’organisation d’élections pour la fin de 1995.
Pour faire face aux attaques du groupe armé RUF, il fait appel aux Gurkhas, des auxiliaires asiatiques de l’armée britannique, à la société de sécurité sud-africaine Executive Outcomes, ainsi qu’aux Kamajors, des chasseurs locaux.
Le 2 octobre 1995, une nouvelle tentative de coup d’État est déjouée alors qu’il se trouve à l’étranger.
Le 16 janvier 1996, son vice-président, Julius Maada Bio, organise un coup d’État, l’écarte du pouvoir et l’envoie en exil.
Il reçoit une bourse de l’ONU pour suivre des études de droit à l’université de Warwick à Coventry en Angleterre, mais il abandonne un an plus tard. À partir de 2000, il est au chômage en Angleterre, où sa demande d’asile est rejetée. Il se voit ensuite refuser l’entrée en Gambie et retourne finalement en Sierra Leone.
En 2010, il est présent à Touba, la ville sainte du mouridisme au Sénégal, où il erre dans les rues, atteint de démence [réf. nécessaire]. En 2012, il est retrouvé à Freetown alors qu’il vit en état de vagabondage, aux crochets de sa mère et vivotant d’une très faible allocation versée par l’État sierraléonais.
Pierre Le Blanc pour ICI1FO