Déjà le 17 Janvier 1959, les délégués des ex colonies de la Haute-Volta, du Sénégal, du Soudan Français et du Dahomey approuvaient à l’unanimité la constitution de la fédération du Mali.
Un projet dont l’acte de naissance a été officialisé le 30 Décembre 1958. Quelques jours plus tard, les 21 et 22 Janvier, les assemblées constituantes du Soudan Français et du Sénégal adoptent ce dispositif législatif fédéral après le désistement des deux autres adhérents à savoir la Haute-Volta et le Dahomey.
Bien que reconnue par la France le 15 Juin 1959, ICI1FO.COM note que ce chantier concrétisé par Leopold Sedar Senghor et Modibo Keita le 4 Avril de la même année au cours d’une session de l’assemblée fédérale, ne survivra que 16 mois. Puisque le 19 Août 1960, les dissensions entre les décideurs politiques à la tête de la fédération conduisent à la destitution de Mamadou Dia, vice-président d’origine Sénégalaise.
C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Dès le lendemain, Senghor mobilise la gendarmerie aux mains des Sénégalais et fait arrêter le Colonel Soumare, chef des forces armées d’origine Soudanaise. Modibo Keita est reconduit manu militari à la frontière. Le même jour, le Sénégal proclame de façon unilatérale son indépendance.
Le Mali le fera à son tour le 22 Septembre. 62 ans après l’échec retentissant de cette fédération pratiquement morte-née, les ambitions fédéralistes se réveillent dans l’ex Afrique Occidentale Française (AOF). Cette fois avec Ouagadougou comme épicentre. En déplacement à Bamako le 31 Janvier dernier, l’actuel Premier ministre Burkinabè, Apollinaire Kyelem exaltait devant son homologue Malien, Choguel Maïga, l’idée de la formation d’une fédération entre les deux pays.
Le 9 Février dans la capitale Burkinabè, le projet était élargi à la Guinée-Conakry au cours d’une rencontre tripartite entre les ministres des affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée-Conakry, 3 pays en phase de transition militaire. Le Dr Gbongue Kesse Joachim, interrogé par Raoul Mobio de ivoireinfotv.net le Mercredi 22 Février, y voit « un projet annonciateur de la nouvelle Afrique ».
« Ce projet est l’expression d’une volonté des peuples Africains d’affirmer leur identité commune. Bien que ce soit précoce, c’est un projet annonciateur de la nouvelle Afrique. Un moment va arriver où certaines choses vont s’imposer à nous. Il y’aura forcément une réforme des institutions régionales », analyse l’homme de Dieu.
Cependant, indique le fondateur de l’Autel du Dieu Vivant à Abidjan, « j’ai des doutes par rapport au sérieux de l’une de ces 3 nations ». Face aux échecs des projets fédéralistes amorcés dans la foulée de la décolonisation, il suggère que « L’échec du passé doit nous servir de tremplin pour relancer la nouvelle vision ».
Réagissant à ces velléités fédéralistes, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) à travers son deuxième vice-président Sami Chaibou, s’est d’ores et déjà déclarée opposée à ce projet.
Christ Yoann pour ICI1FO