En garde à vue à la préfecture de police, des hommes en armes au domicile de Pulchérie Gbalet sans mandat de perquisition. Les avocats de Pulchérie Gbalet en colère martèlent : « Qu’ils fassent ce qu’ils veulent ».
Les avocats de la présidente de l’ACI, Pulchérie Edith Gbalet, ont décidé de ne pas assister leur cliente placée en garde à vue, le lundi 22 août 2022, à la Préfecture de Police d’Abidjan

La colère le dispute à l’indignation dans cette énième interpellation de la présidente de l’Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI), Pulchérie Edith Gbalet, gardée à vue, le lundi 22 août 2022, à la Préfecture de Police d’Abidjan. En tout cas, c’est ce qui ressort de l’entretien téléphonique qu’un confrère de ICI1FO.COM a eu, ce mardi 23 août 2022, avec l’un de ses avocats, Me Béné.
Ils dénoncent la manière cavalière avec laquelle leur cliente a été arrêtée.
« Vu la manière cavalière avec laquelle elle a été arrêtée, nous, on a décidé de ne même pas l’assister parce que ce n’est pas de cette manière-là qu’on procède à l’arrestation de quelqu’un. On ne joue pas à la ruse. Vous appelez un avocat pour lui dire que venez avec votre cliente. Il vous dit écoutez, je ne suis pas dispo. Vous le rassurez que ce n’est pas pour une procédure et que c’est juste pour qu’elle vienne chercher son téléphone portable et son passeport. Il la laisse partir et vous la gardez »
« Vous voulez l’interroger en l’absence de l’avocat. Ce n’est pas sérieux tout ça. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Nous, on va alerter toutes les ONG, les patrons de presse pour leur dire voilà ce qui se passe dans ce pays-là », a-t-il averti.
Un de ses avocats avait été pourtant rassuré que ce n’est pas pour une procédure…
l’assurance a été donnée à son collègue avocat. « On l’a rassuré que ce n’était même pas pour une procédure en tant que telle, et que c’était juste pour aller récupérer son passeport et son portable. Donc il n’a pas jugé nécessaire de l’accompagner. Il s’est dit que si c’était juste pour libérer son passeport, elle pouvait aller seule. Donc elle s’est rendue là-bas », a-t-il fait savoir.
La suite ? « Les gens ont voulu l’interroger. Elle a dit que ‘’vous voulez m’interroger pourquoi ? Je ne suis pas venue pour ça. Moi, je suis venue juste pour récupérer mon passeport et mon téléphone portable. C’est ce qu’on m’a dit’’. Aussitôt, elle a remonté l’information à l’autre avocat qui a appelé le commissaire », relate-t-il.
Et de lever un coin du voile sur la réaction du commissaire. « Il
a dit qu’on a reçu des instructions, mais néanmoins il a dit qu’il allait faire
remonter l’information. Malheureusement, il n’a plus appelé. Quand lui-même (l’autre
avocat : ndlr) a tenté de le joindre, il (le commissaire : ndlr)
était injoignable. C’est comme ça qu’elle est restée là-bas, en depuis hier », a-t-il
dénoncé.
Christ Yoann pour ICI1FO