Burkina Faso : Ouagadougou, de plus en plus de décès causés par les maladies non transmissibles 

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Les maladies non transmissibles telles que l’hypertension, le diabète et l’insuffisance rénale, causent de plus en plus de décès dans les quartiers lotis et non lotis de Ouagadougou, a appris ICI1FO des chercheurs de l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) qui appellent à une meilleure hygiène de vie pour renverser cette inquiétante tendance.

Les maladies non transmissibles (MNT) que sont l’hypertension, les autres maladies cardio-vasculaires, le diabète, l’insuffisance rénale, les cancers, les maladies pulmonaires chroniques et les rhumatismes, sont de plus en plus visibles dans les quartiers formels (zones loties) et informels (zones non loties) de Ouagadougou.

Cependant on note un poids des MNT plus élevé dans les quartiers formels comparativement aux quartiers informels mais avec une forme de convergence au fil du temps. En tout état de cause, la mortalité due à ces maladies, est également de plus en plus visible et un peu précoce (15-59 ans), dans les deux milieux.

Ce sont en partie les résultats de l’étude intitulée : «Maladies non transmissibles et recours aux soins chez les adultes à Ouagadougou: Différences entre zones loties et non loties», présentée le jeudi 30 juin 2022 à Ouagadougou.

Elle a été conduite par les chercheurs Bruno Lankoandé, Yacouba Compaoré, Abdramane Soura et Kassoum Dianou de l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP, Université Pr Joseph Ki-Zerbo).

Ils ont tiré ces conclusions sur les MNT dans les données de l’Observatoire de Population de Ouagadougou (OPO, 2010-2020) qui travaille trois quartiers non lotis (Nioko 2, Nonghin et Polesgo) et deux quartiers lotis (Kilwin et Tanghin) de Ouagadougou.

Par la suite, les chercheurs ont interrogé du 23 février au 26 mars 2022, près de 2000 adultes de 25 ans et plus dans la zone OPO, pour déterminer les différences de recours de soins face à ces types de maladies.

On y constate un recours aux soins plus faible dans les zones non-loties (62,15%) que dans celles loties (71,20%).

Toutefois, il n’existe aucune différence sur le recours aux soins en cas d’infections pulmonaires. On note également qu’en cas de diabète, il y a un recours plus fort en zones non loties soit 81, 82% contre 80,56% en zone loties.

Pour lutter contre la mortalité due aux MNT, les chercheurs Bruno Lankoandé, Yacouba Compaoré, Abdramane Soura et Kassoum Dianou ont recommandé une meilleure hygiène de vie et meilleure prise en charge sanitaire.

Il s’agit notamment de la réduction de la consommation d’alcool et de tabac, de la pratique régulière d’une activité physique et de l’amélioration de la nutrition comme la baisse de la consommation de produits gras et sucrés.

Les chercheurs ont aussi suggéré une amélioration de l’offre et de l’accessibilité des soins pour la prise en charge des MNT.

Outre l’étude sur les maladies non transmissibles, quatre autres ont été présentées le 30 juin 2022 telle que : «Jeunesse, migration et développement, quelles stratégies pour optimaliser l’apport des migrants au développement du Burkina Faso ?».

Il y a aussi : «Impacts sociodémographiques de l’activité minière au Burkina Faso» et «Accès des adolescents aux services de santé de la reproduction au Burkina Faso : obstacles et opportunités». On note enfin : «Accès à l’éducation : les parcours scolaires et le devenir des sortants du système éducatif au Burkina Faso : cas de Ouagadougou».

En tout, ce sont 11 études financées par l’Union européenne dans le cadre du ‘’Programme Population’’, volet «Renforcement des capacités, production et diffusion des connaissances sur la population burkinabè». Elles seront toutes diffusées d’ici la fin du programme, assure le Directeur de l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP), Abdramane Soura.

M. Soura a remercié d’une part l’Union européenne pour la confiance placée en l’ISSP et d’autres parts, les équipes de recherche et le personnel de soutien pour les efforts consentis, malgré les crises sécuritaire et sanitaire. La cheffe de coopération et chargée d’affaires par intérim de l’Union européenne, Pilar Palmero, a indiqué que ces recherches sur l’état et la structure de a population burkinabè, contribueront à guider la prise de décisions politiques sur des bases factuelles.

Elle a indiqué que le programme quinquennal qui devrait s’achever en 2022, a été prolongée d’une année (février 2023) pour permettre de compléter certaines activités et recherches clés.

Ira Korotimi pour ICI1FO

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