Après avoir quitté le G5 Sahel, le Niger, le Mali et le Burkina Faso annoncent la création de leur propre Force Conjointe pour faire face aux défis sécuritaires.
Les chefs d’état-major des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) étaient en réunion à Niamey. Cette rencontre, première du genre comme constaté par ICI1FO sur place, s’est conclue ce mercredi 6 mars 2024 sur une note historique : la conception d’une Force Conjointe pour faire face aux défis sécuritaires dans l’espace de l’AES. Elle « sera opérationnelle dans le plus bref délai », selon le chef d’état-major du Niger.
Sous la présidence du général de brigade Moussa Salaou Barmou, chef d’état-major des armées du Niger, les représentants militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont uni leurs forces pour élaborer un plan opérationnel visant à garantir la sécurité et le bien-être des populations dans cet espace sahélien tourmenté par une insécurité persistante.
L’objectif principal de cette réunion est de mettre en place une réponse collective et coordonnée aux menaces multiformes qui pèsent sur la région. Selon le chef d’état-major nigérien, après des échanges intenses et fructueux, les experts ont réussi à concevoir un concept opérationnel solide, en matière de défense et de sécurité, répondant aux objectifs stratégiques définis par les plus hautes autorités des États membres.
Le général Moussa Salaou Barmou a exprimé sa satisfaction quant à la qualité des échanges et à la détermination commune à relever les défis sécuritaires. Il a souligné que la situation sécuritaire dans la région, bien que dégradée, montre des signes d’amélioration, grâce à un nouveau dynamisme dans la conduite des opérations.
« Nous sommes convaincus qu’avec les efforts conjugués de nos trois pays, nous parviendrons à créer les conditions d’une sécurité partagée. Un objectif au centre des préoccupations de nos États et de nos vaillantes populations en quête de paix et de stabilité », a déclaré le chef d’état-major.
Dans son discours d’ouverture, le général Moussa Salaou avait souligné l’importance de la coopération régionale dans la recherche de la souveraineté et de la dignité des États membres.
« Le contexte sociopolitique actuel, caractérisé par la recherche de la souveraineté de nos États, nous a amenés à une communauté de destin. De ce fait, nous devons impérativement coopérer pour relever les défis sécuritaires, » a-t-il déclaré. Il estime que « ceci permettra de créer les conditions d’un développement harmonieux d’intégration de nos communautés, de garantir notre indépendance réelle et de préserver notre dignité dans les concerts des nations. »
Cette initiative intervient après une réunion des hauts cadres des ministères stratégiques des États membres de l’Alliance des États du Sahel, qui s’est tenue en mi-février à Ouagadougou au Burkina Faso. La mise en place de cette Force Conjointe marque une étape cruciale dans les rapports et les efforts de ces pays pour assurer la sécurité et le développement dans la région sahélienne.
Abdoul Karim à Niamey pour ICI1FO