Tchad : Sommet de l’UA, un discours révélateur d’une diplomatie essoufflée et d’une communication défaillante

Des participants (image ICI1FO)

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Le sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine constitue un moment clé pour la projection stratégique et politique du continent. Les allocutions prononcées dans ce cadre revêtent une dimension symbolique et diplomatique majeure. Or, l’intervention du président Mahamat Kaka, analysée par ICI1FO, est une calamité qui n’honore pas le pays, sa position et ses intérêts .

À la tribune, le président a affiché une posture pour le moins déconcertante : décontracté, affalé sur son siège, semblant naviguer avec difficulté entre ses notes et un regard fuyant. Une attitude contrastant avec la rigueur affichée par ses pairs, droits, assurés et maîtres de leur propos. La présidence de la République, consciente de cette prestation peu conventionnelle, a d’ailleurs opté pour une diffusion audio exclusive, évacuant toute image vidéo de l’intervention. Une décision inhabituelle, interprétée comme une tentative de limiter les conséquences médiatiques d’une communication non maîtrisée.

Plus grave encore est l’absence de ligne directrice dans le contenu du discours. Comme l’a souligné un diplomate tchadien de haut rang, requis par ICI1FO sous couvert d’anonymat : « Ce discours manque cruellement de problématique. Il juxtapose des sujets disparates — réintégration des juntes ouest-africaines, transformation des ressources naturelles, critiques à l’égard de l’UA — sans articulation logique ni vision stratégique. ». Une improvisation qui confine au contre-sens diplomatique, alors que le Tchad aurait pu capitaliser sur ce forum pour affirmer son leadership dans un contexte régional volatile.

La question de la genèse de ce texte déstructuré se pose avec acuité. Selon une source proche du palais présidentiel, le discours porterait « l’empreinte de Bouyeberi, directeur de la communication, dont les compétences techniques et rédactionnelles sont régulièrement contestées en interne. » Pourtant, le ministère des Affaires étrangères, sous la houlette du Dr Abdoulaye Sabre Fadoul, dispose d’un vivier d’experts capables d’affiner et de structurer un message à la hauteur des enjeux. Comment un ministre des Affaires étrangères aussi expérimenté que le Dr Abdoulaye Sabre Fadoul a-t-il pu valider un texte aussi éloigné des canons de la diplomatie ?

Ce sommet devait être l’occasion de réaffirmer l’ambition tchadienne en matière d’intégration africaine et de gouvernance multilatérale. Hélas, entre posture négligée et propos décousus, le Tchad a livré l’image d’un État fragilisé par des lacunes structurelles en diplomatie publique.

Pierre le Blanc pour ICI1FO

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