La Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) a reçu 492 plaintes concernant des pratiques de prêts abusifs via internet. Cette vague de dénonciations apprend ICI1FO, a déclenché une enquête d’envergure, menée en collaboration avec le Laboratoire de Criminalistique Numérique (LCN).
L’investigation a abouti à l’interpellation de plusieurs individus, dont ZJM, TR, SAL, ASA, EBE, BEM, CLH, AGH, AMC, BM, YME, YKJ, KMM, BGA, TAG, ACE, PMP, ACN et HAO. Ces arrestations ont permis de lever le voile sur un réseau organisé d’arnaque financière en ligne.
Le modus operandi des arnaqueurs
Lors des interrogatoires, les suspects ont avoué leur implication dans ce système frauduleux. ZJM a révélé l’existence d’une plateforme créée par le cerveau de l’opération, permettant d’octroyer des prêts via diverses applications mobiles. Parmi ces applications, on trouve « OZZYMONEY », « CASHARROW », « CRÉDIT CORNET », « JUJUMONEY », « BOMPRÊT », « NANACRÉD », « OCEAN », et « MUMUARGENT ».
Le réseau fonctionnait grâce à plusieurs équipes aux rôles bien définis. Une première équipe se chargeait de promouvoir les services sur les réseaux sociaux, vantant des prêts sans engagement, à taux d’intérêt très bas et avec des conditions de remboursement flexibles. Cette stratégie marketing attirait de nombreux emprunteurs séduits par la simplicité apparente de la démarche.
Des méthodes de recouvrement agressives
Une fois le prêt accordé, les agents de recouvrement entraient en action. Ils harcelaient les clients par des appels incessants pour exiger le remboursement. Les retards de paiement entraînaient des hausses de taux d’intérêt quotidiennes, poussant certains emprunteurs à rembourser le double, voire le triple du montant initial.
Pour les clients récalcitrants, le réseau n’hésitait pas à franchir une ligne rouge. Une équipe accédait aux répertoires téléphoniques des emprunteurs via une interface, harcelant et menaçant leurs proches pour exercer une pression supplémentaire en vue d’obtenir un remboursement.
La PLCC ne s’arrête pas à ce démantèlement. Elle poursuit ses efforts pour assainir le cyberespace ivoirien. L’institution a notamment mis au jour un autre réseau utilisant des méthodes similaires avec les applications « PRÊT CI » et « BLAZELOAN ».
Les suspects interpellés ont été transférés au Pôle pénal compétent. Ils devront répondre de charges de prêts usuraires sur internet, de vol de données à caractère personnel et de menaces via un système d’information.
Cette action de la PLCC s’inscrit dans une démarche plus large visant à protéger les consommateurs et à restaurer la confiance dans l’environnement numérique. Elle témoigne de la volonté des autorités ivoiriennes de garantir un cyberespace sécurisé et respectueux des droits de tous.
Christ Yoann pour ICI1FO