Le dirigeant nigérien, le général Abdourahamane Tchiani, dans une annonce dont ICI1FO.COM a eu écho, estime nécessaire la création d’une monnaie commune au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Une telle initiative constituerait une étape de la décolonisation de la région, a-t-il déclaré à la télévision nationale nigérienne.
« La monnaie est une étape de sortie de cette colonisation », a-t-il déclaré. « Au moment opportun, nous déciderons. La monnaie c’est un signe de souveraineté. Les pays de l’AES sont engagés dans un processus de recouvrement de [leur] souveraineté totale. Il n’est plus question que nos États soient la vache à lait de la France. » ajoute le général Abdourahamane Tchiani,
Plus tôt, le président de la Transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, a déclaré que le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), pourraient sortir du franc CFA. De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré à Reuters que son pays resterait membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Le franc CFA (initialement, « franc des colonies françaises d’Afrique ») a été introduit par décret du gouvernement français en décembre 1945.
En décembre 2019, les pays membres de la Cédéao sont parvenus à un accord avec la France pour modifier le mécanisme de la zone monétaire du franc ouest-africain. En vertu de cet accord, le franc ouest-africain a été rebaptisé Eco (dérivé des trois premières lettres de l’acronyme Cédéao) mais est resté rattaché à l’euro. En outre, la disposition selon laquelle 50% des réserves de devises des pays de la zone du franc CFA devaient être versées auprès du Trésor public français a été retirée. L’accord a supprimé également l’obligation de la présence d’un représentant français au sein du conseil des gouverneurs de l’UEMOA. Le président de la commission de la Cédéao de l’époque, Jean-Claude Kassi Brou, a par la suite annoncé que l’Eco serait introduite en 2027.
Le 26 juillet, au Niger, un groupe de militaires de la Garde présidentielle s’est mutiné et a annoncé la destitution du président Mohamed Bazoum. Pour gouverner le pays, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie a été créé, dirigé par le commandant de la Garde présidentielle, Abdourahamane Tchiani. À l’issue du sommet du 30 juillet, la Cédéao a imposé des sanctions contre le Niger et exigé la libération de M. Bazoum, menaçant de recourir à la force. Elle a notamment annoncé la fermeture des frontières avec le Niger et la suspension du trafic aérien. En outre, toutes les transactions financières avec Niamey ont été interrompues et les avoirs de l’État nigérien dans les banques centrales de la Cédéao ont été gelés.
Les autorités du Burkina Faso et du Mali ont déclaré dans un communiqué commun qu’elles avaient l’intention de considérer toute intervention militaire au Niger comme une déclaration de guerre à leur encontre. Elles ont promis de « prendre des mesures d’autodéfense en appui aux forces armées et au peuple nigériens ». En septembre, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont signé une charte sur la création de l’Alliance des États du Sahel.
Christ Yoann pour ICI1FO