Le Premier Ministre Patrick Achi a procédé, ce lundi 1er août 2022 comme constaté par ICI1FO.COM sur place, au lancement du Programme Stratégique de Transformation de l’Aquaculture, autrement dit le PSTACI sur la station piscicole de la Loka, cours d’eau situé dans la sous-préfecture de Languibonou, à 20 kilomètres de Bouaké. C’était en présence de plusieurs autorités administratives, coutumières et politiques dont les ministres Sidi Touré, Amadou Koné et du Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique, Assahoré Konan Jacques.
Député de la circonscription électorale de de Diabo-Languibonou et fils de la région, l’Honorable Assahoré Konan Jacques a, au nom de ses parents, remercié le Premier ministre pour cette marque d’attention à l’endroit du peuple Gblo. Il a ensuite, salué la clairvoyance de son excellence Monsieur Alassane Ouattara dont la politique maintefois affirmée, « vise à apporter à nos populations les meilleures conditions de vie.» Pour lui, la mise en place du programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire est l’une des traductions de cette politique. « Les avantages de ce projet qui visent à faire du secteur aquacole un instrument majeur de croissance économique, de création d’emplois, de sécurité alimentaires et de lutte contre la pauvreté sont indéniables pour nos populations.» s’est-il félicité non sans formuler quelques doléances portant sur la construction d’écoles, de centres de santé et d’adduction en eau potable dans la localité.
Ce lundi 1er août 2022 donc à Languibonou dans la région de Gbêkê, le Premier ministre Patrick Achi a souligné un déficit criant en termes de productions nationales halieutiques, estimant que binôme pêche et aquaculture ne couvre que 14% des besoins de la population. Face à ces insuffisances qui ne reflètent nullement l’important potentiel du pays, la Côte d’Ivoire, dans sa stratégie 2030, va, selon le Premier Ministre, faire du développement aquacole « un instrument privilégié de croissance économique, de sécurité alimentaire, de création d’emplois pour notre jeunesse et nos femmes et ainsi de lutte radicale contre la pauvreté ».
Saluant les atouts naturels de la Côte d’ivoire sur le plan hydraulique, le Chef du gouvernement a exhorté les Ivoiriens à tirer profit de ce potentiel pour le développement de l’agriculture. « Nous disposons, en effet, d’un réseau hydrographique extrêmement dense et puissant, avec quatre grands fleuves qui zèbrent notre pays du nord au sud, totalisant 3400 kilomètres de longueur, mais aussi plus de 150 000 hectares de lagunes, plus de 350 000 hectares de lacs et de bas-fonds et enfin, évidemment, une façade maritime de 550 km, où la terre ocre vient se jeter dans les bras tumultueux et splendides de l’océan. Ce cadeau divin, ce don unique, ayons la franchise de reconnaître que nous n’avons pas encore su l’exploiter à la hauteur de l’extraordinaire potentiel qu’il peut représenter. D’une part pour le développement de notre agriculture, en termes d’irrigation, et c’était l’objet de mon déplacement il y a quelques jours sur une série de barrages dans le Nord du pays. D’autre part pour le développement d’une activité puissante d’aquaculture.» a-t-il souligné.
Patrick Achi a rappelé, en outre, que les besoins des populations qui vont croissants en termes de protéines. « Nos populations aiment le poisson. Oui, elles l’aiment et elles en consomment beaucoup. Avec 550 000 tonnes chaque année, le poisson représente aujourd’hui plus de 50% de nos apports en protéines animales. Et cela ne va pas s’arrêter dans une Côte d’Ivoire qui ne cesse de grandir, avec 29 millions d’habitants aujourd’hui, 35 millions demain, 40 millions après demain. C’est dire l’aspect stratégique que ce sujet recouvre pour notre sécurité comme notre souveraineté alimentaire, mais aussi pour la qualité nutritionnelle des aliments consommés par les Ivoiriens et le coût auquel ils se les procurent », a-t-il noté.
C’est la réplique à cette demande toujours croissante qui justifie, selon le PM, la mise en place du Programme Stratégique de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI) en février 2022, pour une durée de 5 ans renouvelables.
Dans une relation public-privé, il s’agit, a-t-il précisé, de réaliser un programme d’amorçage du développement futur de PME et de grandes entreprises, capables de satisfaire d’abord en priorité la demande nationale, mais également, l’exportation au regard de la croissance constante des besoins mondiaux en ressources halieutiques.
Grâce à la méthode de la PSTACI, la Côte d’Ivoire, à en croire Patrick Achi, ambitionne de produire plus de 500 000 tonnes de poissons, assurant ainsi sa pleine souveraineté alimentaire, c’est-à-dire son autosuffisance totale en produits halieutiques, pour une chaîne de valeur estimée à environ 825 milliards fcfa. Un objectif qui passe, dans un premier temps, par la recherche-développement, la formation et la valorisation des plans d’eaux par la création de Zones Économiques Aquacoles, la création d’une station nationale d’alevinage, de fermes pilotes, mais également la construction d’usines d’aliments de poissons. Ensuite, par l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement et de commercialisation, avec la promotion des produits aquacoles, des conditions de conservation et de transformation, la mise en place de circuits de distribution. Toute chose qui, in fine, permettra de faciliter les investissements, de créer des systèmes de certifications, de former et d’encadrer des entrepreneurs aquacoles, notamment via des centres de formation professionnelle en milieu rural, à même de favoriser le lancement et l’installation des PME. Pour lui, La Côte d’Ivoire est un Eldorado pour un secteur privé actif.
Pour la réussite de ce programme de portée économique, le Chef du gouvernement dit miser sur l’apport du ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du Développement rural et celui des Ressources animales et halieutiques. En la matière, le ministre Sidi Touré a annoncé qu’un programme de formation des acteurs des secteurs public et privé se déroulera sur des périodes déterminées, de sorte à faire bénéficier à un plus grand nombre, les technologies aquacoles les mieux appropriées pour notre pays. « La bonne implémentation de cette phase pilote servira dans un futur proche à la vulgarisation sur l’ensemble du pays, de tous les acquis.» a-il ajouté.
Christ Yoann pour ICI1FO