À l’assemblée générale (image ICI1FO)
Des victimes des déchets toxiques, membre de la Coordination nationale des victimes de déchets toxiques de Côte d’Ivoire (CNVDT-CI), ont mandaté lors d’une assemblée générale à Port-Bouët, Vridi cité ce samedi 21 mai 2022 comme constaté par ICI1FO sur place, le président de l’association, Claude Gohourou, de réactiver la plainte pour les délits de faux et usage de faux du 28 mars 2022.
Pour les victimes, après le verdict mercredi 18 mai 2022 de la chambre correctionnelle A de la Cour d’appel d’Abidjan précisant que Claude Gohourou n’a pas fait de blanchiment dans l’affaire des 4,658 milliards de FCFA des victimes des déchets toxiques, le plaignant doit être poursuivi pour plusieurs délits.
« Koffi Anon Charles, président du Réseau national pour la défense des droits des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire, par ses manigances s’est rendu coupable du délit de faux et usage et faux en écriture privée de commerce ou de banque, tel que prévu et puni au terme du code pénal », ont indiqué les victimes dans la lettre de déposition au procureur général.
Pour sa part, Claude Gohourou a dit prendre acte de cette demande formulée par les victimes des déchets toxiques. En 2009 et 2010, M. Gohourou, qui a dirigé le processus des indemnisations de 29.624 victimes avec le cabinet d’avocat Leigh Day and Co portant sur 22,5 milliards FCFA, était poursuivi pour blanchiment et détournement de 4,658 milliards de Francs CFA destinés à près de 6.000 victimes. La justice, qui a rendu le verdict après analyse des faits, a blanchi le défenseur des victimes des déchets toxiques de cette catastrophe survenue le 19 août 2006 en Côte d’Ivoire.
Devant les victimes, le président de la CNVDT-CI a salué la justice ivoirienne pour cette décision déplorant la guéguerre et la désunion entre les organisations des victimes des déchets toxiques. « Depuis 13 ans, nous étions accusés à tort. Nous sommes fiers de savoir que la vérité a pris le dessus sur ce tissu grossier de mensonge. C’est triste de vivre un tel scénario. Au lieu de nous organiser pour obtenir une réparation conséquente, nous passons tout le temps devant les tribunaux», a-t-il déploré.
Pour les actions futures, il a annoncé poursuivre le combat de l’indemnisation totale et la réparation des préjudices causés aux victimes, rétablir la dignité de la Côte d’Ivoire dont l’image a été ternie à l’extérieur et amener les gouvernants à renforcer la législation en matière de transport transfrontalier des déchets toxiques. Le 19 août 2006, le navire Probo Koala, affrété par la société Trafigura, avait déchargé 528 mètres cubes de déchets liquides dans le port d’Abidjan. Les déchets ont ensuite été transférés sur des camions citernes exploités par un sous-traitant local et déversés dans 12 endroits différents autour d’Abidjan, faisant plusieurs morts et de nombreux malades.
En février 2007, la compagnie avait conclu un accord à l’amiable avec l’Etat ivoirien qui arrêtait toute poursuite en contrepartie du versement d’une indemnisation globale de plus de 100 milliards de francs CFA (152 millions d’euros) pour les dédommagements des victimes. Une seconde indemnisation de 22,5 milliards de francs CFA (33 millions d’euros environ) avait été conclue par Trafigura et le cabinet Leigh Day and Co en fin 2009 pour 29.624 victimes.
Christ Yoann pour ICI1FO