Comme annoncé depuis quelques semaines, Laurent Gbagbo était bel et bien à Bonoua ce dimanche 14 juillet 2024 où il a animé un meeting à la mythique place Kadjo Amangoua (juste en face de la Cour royale). Du nom de cet autre grand guerrier Abouré, arrêté et déporté par le colonisateur, au Gabon. En présence de plusieurs milliers d’habitants de Bonoua et de nombreuses populations venues des 15h40,
Laurent Gbagbo s’est d’abord rendu à la Cour royale, où il s’est entretenu avec Nanan Miezan Kacou Venance, intronisé, le 19 décembre 2019, 22e villes environnantes, d’Abidjan et même hors du District d’Abidjan. Arrivé à Bonoua à Roi des Abouré Ehivè. En présence de la notabilité et des membres de la Cour. Après l’entretien avec le Roi, la Génération au pouvoir, la notabilité, les chefs traditionnels et de communauté, Laurent Gbagbo a foulé le sol de la place Kadjo Amangoua à 16h42, 34 ans après son premier passage sur cette place le 14 juillet 1990.
Vu qu’il n’y avait plus de place, le personnel de la Cour royale a été obligé de suivre le meeting depuis le toit de la Cour. Gbagbo est venu à cette place pour la 3è fois, après le 14 juillet 1990 et le 22 octobre 2005. Cette fois-ci, selon le peuple Abouré, il est en pèlerinage, pour un nouveau départ, à la reconquête du pouvoir d’Etat. Il est donc venu et il a parlé à la Côte d’Ivoire, à l’Afrique.
L’adresse de Gbagbo
Avant de prendre la parole, Laurent Gbagbo a été intronisé membre de la Génération Noudjou. A laquelle appartiennent le Roi de Bonoua et le maire de la commune. Intervenant, il a d’abord rappelé que dans la lutte coloniale, deux Africains ont été déportés au Gabon. Il s’agit de Sekou Touré et Kadjo Amangoua. Puis, il rappelle le processus du rapatriement des restes de Kadjo Amangoua à Bonoua, à la demande de Jean Baptiste Amethier (le père de l’actuel maire de Bonoua). «Le monde est ce qu’il est et il faut que des hommes comme Kadjo Amangoua soit honoré», a-t-il souligné pour mettre fin à la parenthèse de l’hommage au guerrier Amangoua. Il poursuit pour rappeler son premier passage à cette même place, le 14 juillet 1990. Il n’a pas manqué de souligner la bravoure du peuple Abouré face à l’adversité. «C’est ici que nous avons commencé le combat», rappelle-t-il à son auditoire. «Les WE ont connu plus de tort que vous. Il fallait que j’aille là-bas d’abord avant de venir à Bonoua.
C’est ce qui a été fait à l’Ouest, c’est un génocide. C’est pourquoi je n’étais pas encore venu ici. Maintenant je suis là…», a déclaré Gbagbo pour expliquer les raisons de cette visite tardive. «Il faut que nous nous arrangions pour que ce gouvernement ne soit plus là en 2025», a martelé Gbagbo. Depuis Bonoua, il lance un appel au rassemblement de tous les hommes politiques de la gauche. «De Bonoua, j’ouvre les bras à tous les hommes politiques pour battre ce gouvernement en 2025», a lancé le candidat du PPA-CI à la présidentielle de 2025. «Mais attention, il ne faut pas essayer de faire de la roublardise avec nous ! Je peux me tromper, mais on ne me roule pas. Il faut être franc, loyal…», a prévenu Gbagbo.
Il n’a pas oublié de parler de l’importance de la Carte nationale d’identité (CNI) dans le vote. Aussi, a-t-il exhorté le régime à livrer aux citoyens, la CNI gratuitement. «Entre 2000 et 2010, j’ai fait faire gratuitement la CNI, parce qu’on ne peut pas demander à un citoyen d’un pays d’acheter sa citoyenneté. Je m’oppose au paiement des CNI. Il faut que l’Etat fasse un effort financier pour permettre aux citoyens d’avoir leur Carte nationale d’identité. On n’a déjà fait ça et ça n’a pas tué le pays. Je plaide donc pour la gratuité de la Carte nationale d’identité», a-t-il dénoncé.
La cherté de la vie était également à l’ordre du jour. Il a aussi déploré les suicides et autres enlèvements des enfants. Avant de dire que «Je reviendrai pour faire la campagne. Je ne suis donc pas venu en campagne. Je suis venu vous saluer…», a promis Laurent Gbagbo aux populations de Bonoua. Avant son intervention, on a assisté aux cérémonies de libations et de prières, de bénédictions. Qui ont fait place aux discours du maire Pdci de Bonoua, Jean Paul Amethier (petit-fils de Kadjo Amangoua).
Dans son adresse, son nom et celui du Conseil municipal, après avoir indiqué qu’’il est temps de conjuguer les efforts pour cultiver l’entente, la solidarité pour mieux appréhender les incertitudes de l’avenir’’, il a souhaité la bienvenue à l’illustre hôte. Il est suivi du député Écra Joseph (président du comité d’organisation de cette cérémonie).
Il s’excuse pour les imperfections et donne les raisons de la tenue de ce meeting à cette place. «C’est maintenant que Gbagbo arrive en Côte d’Ivoire», a-t-il annoncé, pour dire la joie de Bonoua de recevoir Gbagbo. Kissi Vincent (Fédéral PPA-CI de Bonoua, porte-parole de la population, prend le relais. «Bonoua, ville des grands rendez-vous; Bonoua ville de résistance ; Bonoua ville qui ne renie pas ses amitiés, même face à l’oppresseur. Un peuple digne qui ne renie pas ses amitiés, ses engagements face à l’oppresseur d’où qu’il vienne», a-t-il entamé son discours. Puis il rappelle les atrocités et méchancetés dont le peuple Abouré a souffert. Notamment lors de la crise post-electorale et les évènements du 3e mandat. «Nous ne reculerons devant rien, parce que notre survie en dépend», a conclu le Fédéral Kissi Vincent.
Christ Yoann pour ICI1FO avec ccom PPA -CI